Par Corinne Sandoz
Depuis décembre 2021, les visiteurs du Musée d’Yverdon et région peuvent admirer deux nouvelles peintures dans l’exposition permanente consacrée à l’époque moderne. Une huile sur toile et une gouache sur papier, acquises par l’Association des Amis du Musée d’Yverdon et région (AMY) en 2019, viennent ainsi enrichir les collections du Musée.
Leur mise en place a nécessité quelques changements dans la disposition des œuvres exposées. À côté du portrait du bailli Albrecht Manuel (1632-1685), 25e bailli d’Yverdon, acquis par le Musée en 1934, se dresse à présent le bailli Johann Ludwig Steiger (1631-1700) offert en 2019 par l’AMY. Par un heureux hasard d’acquisition, ce dernier est le 26e bailli d’Yverdon, soit celui qui a succédé à Albrecht Manuel. L’observation des portraits révèle de nombreuses similitudes qui laissent à penser que tous deux sont l’œuvre du même artiste. Cependant, comme cela se présente couramment à l’époque, les tableaux ne sont pas signés.
La toile qui représente Steiger, répertoriée dans le catalogue en ligne des archives de la Bibliothèque de la Bourgeoisie Bernoise est attribuée au peintre suisse Johannes Dünz (1645-1736), portraitiste de la bourgeoisie bernoise dans la seconde moitié du 17esiècle. Grâce à cette attribution, il est possible d’assigner le portrait de Manuel au même artiste. Selon les inscriptions lisibles sur les toiles, les deux œuvres datent de 1678 et les deux personnages ont été représentés à l’âge de 47 ans, mais cela n’est pas aussi évident qu’il n’y paraît. Pour en savoir plus sur ces deux portraits de baillis, voir l’article paru dans le Bulletin de l’AMY de décembre 2020 (Votre Musée, nº 47).
Sur la cimaise attenante aux deux portraits a été accrochée la deuxième acquisition de l’AMY, une gouache sur papier qui représente une vue d’Yverdon depuis la baie de Clendy. Cette vue peinte en 1798 par l’artiste allemand Johann Albert Friedrich Rauscher (1754-1808), est vraisemblablement une version grand format, de la fameuse eau-forte aquarellée de l’artiste suisse Johann Ludwig Aberli (1723-1786), qui dépeint ce même point de vue avec la précision de la connaissance du terrain, contrairement à Rauscher. Pour plus d’information sur la gouache de Rauscher, voir le Bulletin de l’AMY de décembre 2019 (Votre Musée, nº 46).



